2023-09

2023-09-17 Iran: les détenus français Cécile Kohler et Jacques Paris face à un possible procès pour espionnage

Cela fait près de 500 jours que l’enseignante et syndicaliste française Cécile Kohler est détenue en Iran avec son compagnon Jacques Paris.

Mardi 12 septembre 2023, la justice iranienne a annoncé la fin de l’enquête à leur encontre, ouvrant la voie à leur éventuel procès pour espionnage, mais sans indiquer de date.

La justice iranienne a indiqué mardi que l’enquête sur deux Français arrêtés en 2022 en Iran, l’enseignante Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, était terminée, ouvrant la voie à un éventuel procès pour « espionnage ». « Un homme et une femme, tous deux citoyens français, ont été arrêtés pour espionnage contre l’Iran », a déclaré le porte-parole du ministère de la Justice, Massoud Satayshi, au cours d’une conférence de presse.

« Leur cas a été transmis au tribunal compétent après une enquête approfondie. Une mise en accusation a été prononcée », a-t-il ajouté, sans donner de détails.

« Leurs avocats ont examiné à deux reprises leur dossier et, lorsque de nouvelles informations seront disponibles, nous les communiquerons », a poursuivi le porte-parole.

Très peu de communication avec les deux détenus

Cécile Kohler, enseignante de français et syndicaliste, et Jacques Paris, retraité, ont été arrêtés le 7 mai 2022 alors qu’ils faisaient du tourisme en Iran. Leurs proches ont à plusieurs reprises organisé des rassemblements en France pour réclamer leur libération et dénoncer leurs conditions de détention « extrêmement difficiles » à la prison d’Evin de Téhéran.

Noémie, la sœur de Cécile Kohler et porte-parole du comité de soutien « Liberté pour Cécile » est d’autant plus inquiète, qu’elle et sa famille ont eu très peu de nouvelles de Cécile depuis son arrestation, explique notre correspondante à Strasbourg, Wyloën Munhoz-Boillot. Leur dernier échange téléphonique remonte au 23 août 2023.

« Depuis mars, elle a l’autorisation de nous appeler de manière très aléatoire, toutes les cinq à six semaines. Ce sont des appels très courts, de moins de 10 minutes, de très mauvaise qualité. Donc, on a du mal à dialoguer et elle est sous haute surveillance. Donc, en fait, on n’en sait pas beaucoup de ses conditions de détention réelles.

Ces appels consistent principalement à nous donner nous des nouvelles de la famille parce qu’elle en a besoin pour tenir. Elle, elle, essaie de nous rassurer, elle nous dit : “Je tiens le coup, ne vous en faites pas, ça va”. Mais on sent qu’elle essaie de nous rassurer et on sait, d’après les témoignages d’autres prisonniers, que ce sont des conditions quand même extrêmement rudes. Donc, on s’attend au pire. »

Des dizaines d’autres étrangers aussi détenus en Iran

Outre Cécile Kohler et Jacques Paris, deux autres Français sont toujours détenus en Iran, le consultant Louis Arnaud , arrêté le 28 septembre 2022 à Téhéran, et un autre dont l’identité n’a jamais été rendue publique .

« Rien ne justifie la détention » des « ressortissants français dans les prisons et dans des conditions inadmissibles en Iran », a déclaré le président Emmanuel Macron dans un discours le 28 août.

D’autres pays européens et des défenseurs des droits humains accusent Téhéran de détenir des dizaines d’étrangers dans une stratégie de chantage.

Un autre Français, Benjamin Brière , et un ressortissant franco-irlandais, Bernard Phelan , ont été libérés en mai pour « raisons humanitaires ».